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Dr Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah-Henri Ould Aoudia l’un des six fonctionnaires de l’éducation assassinés par les éléments de l’OAS en 1962, qui était un grand ami de Feraoun avait clairement accusé avec insistance la personne de Jacques ACHARD, qui était sous-préfet pendant la guerre de libération.

Qui est Jacques ACHARD et pourquoi en vouloir à Feraoun  ?

Jacques ACHARD, dit « ALPHA » né le 26 mai 1927 à Tresques. Administrateur colonial, responsable OAS du secteur d’EL BIAR, il est décédé en décembre 1984 en France.

Il est connu pour sa participation auprès de SALAN dans l’organisation du PUTSCH des généraux qui se sont rebellés contre la France de De Gaulle, après que ce dernier s’est détourné publiquement du projet ALGÉRIE FRANÇAISE. Le militantisme de cet assassin en faveur de l’Algérie française ne peut à lui seul expliquer son insistance au fait d’assassiner plus précisément l’écrivain Mouloud Feraoun.

En effet, les six intellectuels assassinés étaient les responsables des centres sociaux éducatifs, une institution fondée par l’anthropologue Germaine Tillion(1907-2008). Ces centres sociaux sont hais et détestés par les partisans de l’Algérie française, à leur tête le fameux Général MASSU qui accusait ces institutions durant le procès des barricades, d’être des repères du FLN et des résistants au colonialisme français.

Quelques années auparavant Jacques ACHARD qui était alors le sous-préfet des Oudhias avait menacé en personne Mouloud Feraoun qui était directeur du collège de Fort National ( LNI), dans ces termes « Vous , un simple troufion, nous allons vous mettre un coup de pied au cul », cette altercation rapportée par le Dr Ould Aoudia dans son livre L’ASSASSINAT DU CHATEAU NOIR, est à l’origine de l’obsession de ce sous-préfet, car ce dernier été le premier responsable de maintien de nom de Feraoun dans la liste noire de l’OAS des hommes à abattre.

Le Dr Jean-Philippe Ould Aoudia dans un entretien réalisé par la chaîne de télévision kabyle TQ5, avait affirmé que le maintien du nom de Feraoun dans la liste des hommes à abattre par l’OAS avait fait l’objet de débat au sein de cette organisation secrète, car il y avait selon lui des pour et des contre, quant à l’exécution de l’immense écrivain kabyle. C’est donc un meurtre calculé et réfléchi qui a fait l’objet de concertation au sein d’états-majors des tueurs de l’OAS.

Il est intéressant de souligner pour les nouvelles générations kabyles, l’attitude fasciste de quelques politiques Français qui ont marqué l’histoire de la république pour certains et qui continue à le faire pour d’autres.

L’Exemple de Patrick Buisson, militant de l’extrême droite française et surtout ami de Sarkozy, est édifiant, puisque dans une interview accordée au journal le Nouvel Observateur, ce sinistre personnage, affirmait avec fierté le fait qu’il avait refusé de respecter une minute de silence organisée dans toutes les écoles d’Algérie, à la mémoire des six fonctionnaires de l’éducation qui ont été exécuté par les terroristes de l’OAS deux jours auparavant.

En effet, alors qu’il était qu’un petit gamin au lendemain de l’assassinat de Feraoun et de ses cinq compagnons, selon ses dires, Patrick Buisson a refusé de se lever pour observer cette minute de silence dédiée à la mémoire des fonctionnaires de l’éducation nationale, sous prétexte qu’il avait

de « fortes convictions » dès son jeune âge, il exhibait cette ignominie comme étant une fierté et un fait d’armes, ce qui ne l’a pas empêcher d’être le responsable de la chaîne publique « Histoire » à l’époque de Sarkozy.

Un autre exemple encore plus grave, est celui de l’indécence de l’ancien président de la République française, en l’occurrence François Mitterrand, qui était Premier ministre à l’époque de l’assassinat de Feraoun et ses compagnons. Ce dernier avait adopté une loi d’amnistie qui a non seulement fait l’impasse sur les crimes odieux perpétrés par les terroristes de l’OAS, mais plus encore il a accordé des pleines retraites à ces assassins, un de ces assassins il est même devenu conseiller municipal dans une mairie française.

Les extrêmes se rejoignent, il n’y a absolument aucune différence entre ces terroristes fascistes qui ont assassiné Mouloud Feraoun et ses compagnons en 1962 et les autres terroristes fascistes qui ont assassiné Moustapha OURAD et ses compagnons de Charlie Hebdo en 2015.

Tous, des chasseurs de lumières comme l’avait si bien chanté le grand IDIR, mais ces fascistes avait oublié une chose essentielle, ce qu’ils ne peuvent jamais nous empêcher de chérir la mémoire de nos héros.

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