HIRAK D TEQBAYLIT
0 10 minutes 2 ans

Il était une fois un peuple nommé « le peuple Kabyle », admiré, craint et respecté par tous les peuples qui ornent la Méditerranée.  Sa contribution était majeur dans l’invention technique, l’éclosion de la démocratie et le développement des savoirs rationnels.

Il avait élu pour modèle de gouvernance un système politique obéissant à des règles fondées sur la stricte et inconditionnelle égalité des droits et des devoirs de tous devant tous ; la conviction qu’une société régie par l’intelligence n’a nullement besoin de pouvoir vertical étatique pour vivre en harmonie.
Le principe s’articulent autour de l’idée que les couronnes accumulent des richesses au détriment de bien-être des peuples et les richesses attirent les convoitises hostiles à ces mêmes peuples.
Bien entendu, ces remarques portent sur des détails bien précis qui font partie par contre d’un ensemble de fondements philosophiques complexes.
Néanmoins, ils peuvent expliquer de nombreuses défaillances  politiques commises par le peuple kabyle, qui ont fait que notre peuple puisse rater de réelles opportunités d’épanouissement qui ont constitué de véritables tournants dans notre propre histoire.
Voici un exemple significatif : durant le 16e siècle 1515 à 1730, avec deux puissantes constructions politiques et militaires qui furent  le Royaume de Koukou à l’Ouest de la Kabylie (1515 à 1730) et le royaume des AT Abbas à l’Est de la Kabylie (1516 à 1870). Un seul et même  État kabyle aurait pu et dû voir le jour car l’histoire le permettait, puisque les conditions étaient plus que favorables.
Et pourtant, nous avions la même langue et un même territoire bien défini et un fait historique unique, puisque c’est la première fois que nous avions eu à faire à un adversaire(Les corsaires ottomans)  qui ne constituait pas une superpuissance.
Il faut croire que ce n’était pas suffisant !
Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? La réponse coule de source : il ne s’était pas donné les moyens de remplir une autre condition sans laquelle les deux premières n’auraient aucune assise pour tenir leur rôle.
En effet, le peuple kabyle manquait d’ambition nécessaire pour construire un projet politique viable qui transcenderait inéluctablement les travers tribaux, pour faire naître enfin une conscience politique collective qui s’articulerait autour de l’intérêt commun du seul et même Peuple qui serait le « PEUPLE KABYLE ».
Ce manque flagrant peut s’expliquer par les principes philosophiques qui régissent en profondeur la société kabyle depuis la nuit des temps. Sa démocratie participative, et le désire profond de l’indépendance des milliers de villages kabyles les uns des autres, ont joué un rôle négatif dans la construction de ce long processus qui aurait pu finir par accoucher d’un véritable État Kabyle.
Se pose une autre question. 163 ans après une défaite militaire qui l’a dépossédé de son indépendance et privé d’un futur État souverain : les Kabyles ont-ils tiré les leçons de leur propres erreurs ?
La réponse est complexe, puisqu’elle est à la fois déprimante et encourageante. Déprimante, car comme le démontre le Hirak, beaucoup trop de Kabyles n’ont toujours pas tiré toutes les leçons qui s’imposaient Encourageante, parce que la plupart des Kabyles sont favorables à l’avènement d’un État kabyle, ce qui prouve que la majorité des kabyle  a abouti à la conclusion qui s’imposait d’elle-même depuis au moins 5 siècles.
Sincèrement, il faut être un incurable imbécile ou un irréaliste néoberbériste sinon un zélé vassalisé et cupide ou tout simplement un kabyle honteux pour ne pas se laisser convaincre par une évidence si manifeste.
Toutefois, le raisonnement kabyle étant dominé par un obscure paradoxe, qui rend l’évidence, même si élémentaire peut mettre un certain temps à se répandre et à gagner tous les esprits.
En outre, depuis plusieurs décennies, les Kabyles ont développé une fâcheuse  tendance à imputer les malheurs de la Kabylie aux colonisations ; à l’État de Tamazɣa centrale ; à l’absence de chance… quasiment jamais à eux-mêmes et en aucune façon à leur défaillances intrinsèques qui perdure dans leur système socio-politique  sans aucune remise en cause, sinon rares et exceptionnelle.
Partant, il est très difficile de faire entendre raison aux courtes vues en comptant sur la seule évidence.
D’autant plus, que l’utopie berbériste leur fournit un alibi de taille pour se morfondre dans la négation de la réalité, qui leur confère un réel confort propre des lâches et des fainéants.
Pourtant, un simple coup d’œil, un tant soit peu honnête sur leur parcours historique suffit amplement à identifier les torts, les défaillances, et les leçons qu’il faut en tirer.
D’ailleurs, la vérité factuelle suffit à l’observation.
 En effet, le recul historique démontre que tous les malheurs qui ont frappé la Kabylie depuis au moins 1830 trouvent leur raison première dans l’inexistence d’un État kabyle.
C’est tellement flagrant qu’il est lassant de le répéter, cependant, quitte à passer pour un radoteur, il faut l’exprimer encore et encore pour faire entendre raison aux entêtés inconscients qui participent à renforcer les chaines qui entravent Taqvaylit.
Bien sûr, chacun de nous, situe la limite de son devoir selon sa sensibilité, sa détermination et ses capacités à répéter inlassablement l’évidence, pour amener tout le monde à s’asseoir à la table de la conscience kabyliste.
Les butés en chef et tenants du discours victimaire sont les néoberbéristes, arc-boutés sur une prétendue légitimité historico-berbériste ne correspondant aucunement à l’état d’esprit kabyle qui ne peut revendiquer un héritage qui n’est pas exclusivement le leur.
Le mal qu’ils continuent à faire au peuple kabyle juste parce qu’ils ne veulent pas admettre leurs lamentables échecs imputés à leurs seules erreurs d’analyses peut causer de graves conséquences sur l’avenir de notre peuple, il peut même compromettre ce dernier.
Nous sommes en droit de formuler maintes reproches aux Kabyles des siècles passés, mais est ce suffisent pour s’en sortir ?
ils n’ont peut être pas réalisé ce que l’histoire réclamait d’eux, cependant, ils nous ont transmis le nécessaire pour exiger de l’histoire ce que nous attendons d’elle.
Taqvaylit ne disparaitra pas uniquement à cause des agissements hostiles de ses pires ennemis. Elle le sera par la faute pleine entière de l’indifférence de ses propres filles et fils.
La solution pour assurer la pérennité de Taqvaylit dépend de la foi de tous dans l’intelligence kabyle. Il est nécessaire et important de rappeler encore et encore, que c’est les peuples qui créent les richesses pas l’inverse, et le peuple kabyle à traverser les siècles a réussi à développer une capacité certaine à entreprendre et construire ses propres solutions.
En effet, il n’a jamais été le mendiant de la Méditerranée comme pourra le laisser entendre, les kabyles honteux qui ont la seule peur de la famine de ventre.
Les pires ennemis de Taqvaylit ont parfaitement la connaissance de notre histoire et les caractéristiques de notre tempérament, ils savent parfaitement que seules leurs actions ne suffiront sans doute jamais à la bois faire disparaitre.
Ils savent aussi que sur le plan politique les Kabyles sont semblables à un orchestre sans chef, où chacun des musiciens joue sa partition en complète dissonance avec le reste de l’orchestre.
Nos pires ennemis comptent sur la contribution involontaire des Kabyles néoberbéristes qui sont stupidement accrochés au fantasme des anciens berbéristes : reberbériser l’Afrique du Nord. Et sur la collaboration zélée des esprits vassalisés.
Deux groupes qui ont occupaient les premiers rangs du Hirak et qui ont marché la main dans la main vers la dékabylisation des esprits.
#JAAT