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Maitre Aouicha Bekhti a, dans un débat traitant sur les détenus d’opinion décidé de se démarquer et de ne plus se solidariser avec Abdellah Benaoun, emprisonné depuis décembre 2019 pour ses publications sur Facebook. Jugeant ce dernier comme ancien terroriste qui agissait sous les ordres de Madani Mezrag, l’avocate a considéré aberrant d’apporter un quelconque soutien à un quelqu’un qui a les mains sales du sang de milliers d’algériens.

Etant une militante de la pensée de la double rupture et fervente activiste des droits de l’homme, Mme Bekhti a refusé au nom de ces mêmes droits qu’un ancien tueur soit rétabli, et fustige vigoureusement ceux qui ont sollicité sa solidarité. La juriste aurait suite à cette position été victime d’une campagne de lynchage et de dénigrement sur les réseaux sociaux, particulièrement de la part des militants qui agissent sous les ordres de Rachad ou qui en sont proches.

Pour rappel Abdellah Benaoun activait hebdomadairement dans les marches du Hirak et est considéré par ses camarades comme étant un militant des droits humains. La justice justifie son arrestation par la publication de l’incarcéré sur les réseaux sociaux, des vidéos qui portent atteinte au moral des troupes et qui visent la sécurité de l’Etat ainsi que de l’unité nationale. Plusieurs organisations ont demandé sa libération notamment Amnesty International qui estime qu’il est emprisonné seulement pour l’usage de sa liberté d’expression. Par ailleurs la même ONG confirme que Benaoun est en danger de mort pour cause d’une maladie de cœur.

Nous jugeons que l’écart idéologique entre les progressistes et les islamistes a amplement participé à la débâcle du Hirak. Cette histoire n’est qu’une parmi tant d’autres qui déchirent régulièrement la cohésion de cette dite révolution. Les militants de la double rupture, dans leur grande partie établis ou originaires de Kabylie chapeautés par l’activiste Meziane Abane, essayent péniblement de mettre à nu les vraies intentions des islamistes pilotés majoritairement depuis plus d’une année par l’organisation Rachad dont les leaders résident à Londres.

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