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Le barrage de Taqsebt est selon des experts en hydrologie à 16% seulement de sa capacité totale, jamais un aussi bas niveau n’a été enregistré depuis son lancement en 2007. La situation est préoccupante d’abord parce que les villes et villages alimentés par cette eau risquent de ne plus en avoir dans les conduites et robinets mais aussi parce que ça indique une éventuelle catastrophe naturelle qu’est la sécheresse. Si durant des années le barrage de Taqssebt connaissait un excédent pendant plusieurs semaines et le stockage d’eau tenait les 12 mois de l’an, ces deux dernières années le niveau de l’eau a connu une baisse fulgurante.

Les raisons de l’épuisement du barrage

La raison est que d’une part la pluie et la fonte des neiges qui sont les deux principales sources d’alimentation du barrage n’étaient pas abondantes ces deux derniers hivers mais d’autre part d’une mauvaise gestion de l’eau par les institutions compétentes. Par ailleurs, on signale qu’en mois décembre dernier une quantité plus ou moins conséquente de neige est tombée sur les hauteurs du Djurdjura, mais le sirocco qui a soufflé à plusieurs reprises a tout fait fondre en un temps restreint.

la rescousse du barrage par l’eau de Sébaou est-elle une solution ?

Malgré la solution proposée par le laboratoire des eaux de l’université de Mouloud Mammeri et mise en place par les autorités compétentes, celle du pompage de l’eau de Oued Sébaou et son déversement à l’intérieur du bassin, le barrage de Oued Aissi ne cesse de perdre de ses capacités. Cependant la récupération de l’eau d’Assif n Sibaw reste une solution qui permet de minimiser les dégâts et d’éviter le pire.

les réserves d’eau en Kabylie s’épuisent

Le Barrage de Taqsebt n’est pas le seul réservoir d’eau qui connait un épuisement aussi important, tous les barrages de Kabylie (Tuvirett, Boumerdes) sont touchés par la sécheresse. Les nappes phréatiques ne sont elles aussi pas épargnées d’une baisse de niveau, des experts en hydrogéologie informent que le manque de pluie et l’exploitation excessive ont réduit les réserves d’eau souterraines. On peut par ailleurs constater que tous les oueds et fleuves qui sont en partie une source d’alimentation des barrages, s’assèchent partiellement ou complétement vers la fin de l’été.

Des solutions efficaces à une certaine mesure

Au cas où la sécheresse et le manque d’eau persistent, les connaisseurs préconisent des solutions relativement efficaces. Le rechargement des nappes en créant des bassins ou des étangs dans les rivières permettant à l’eau de s’infiltrer sous terre c’en est une. L’industrie et l’agriculture qui consomment 70% de l’eau potable ne devraient dorénavant plus utiliser cette dernière et ne doivent être alimentées que par de l’eau recyclée. Enfin la population et les autorités locales doivent apprendre à gérer l’eau potable et éviter le gaspillage.

La sonnette d’alarme n’est pas encore tirée en Kabylie

Sans amplifier le problème on insiste sur le facteur temps, si la pluie continue de bouder nos terres les mois à venir, des mesures sérieuses doivent être prises notamment celles qu’on vient de citer. Si en revanche les hivers qui viennent vont retrouver leur rigueur, la Kabylie n’a pas à craindre d’un manque d’eau durable. On rappelle que cette dernière est l’une des régions de l’Afrique du nord les plus humides.