Les Kabyles sont essentiellement de tradition orale, tout ce qu’ils ont produit en contes, en poésie, en mythes voire même en philosophie, ne nous a été transmis que par le verbe, sauf exception. Et si les Kabyles avaient appris à transcrire leur vécu et à écrire leur conception du monde depuis l’antiquité ?
La tradition orale est la préservation et la perpétuation de la production littéraire, artistique et juridique d’un peuple par le verbe : le chant, la poésie, le récit…
Ce moyen de préservation et de transmission des textes n’est pas un choix consciemment fait par les peuples, mais l’acquierent naturellement pour cause généralement de l’absence de caractères de transcription.
Selon Younes Adli, la Kabylie n’est pas exclusivement de tradition orale, depuis l’antiquité des écrits ont été retrouvés un peu partout en Kabylie en Tifinagh à l’antiquité puis en caractères Arabes au 18e et au 17e siècles. Ils ne sont pas très nombreux mais en tout cas, ils permettent d’affirmer selon le même auteur que les Kabyles en particulier et les berbères en général ont laissé des écrits. On signale que les écrits datant de cette dernière période sont généralement l’œuvre soit de l’aristocratie Kabyle soit d’érudits de Zaouias.
Ce qui est évident est que l’essentiel de la production littéraire et poétique Kabyle notamment chez le petit peuple est orale et n’a été gardée que grâce à l’oralité. Il est de même pour le droit coutumier Kabyle appliqué dans Tajma3t de chaque village depuis au moins la fin de l’antiquité.
Étant donné que l’essentiel de ce que les Kabyles ont produit n’a pas été transcrits et n’a été transmis que de bouche à oreille par les moyens déjà cités, on conclut que la Kabylie est essentiellement de tradition orale, bien que certains textes nous aient été parvenus par écrit.
L’idée que nous allons traiter dans ce chapitre reste une hypothèse mais elle est loin d’être de la spéculation pure. Dans l’histoire, les mêmes causes ont souvent produit les mêmes effets. Si la Kabyles avaient décidé d’écrire leurs vécu et pensées comme les Arabes, les Romains, les français et beaucoup d’autres peuples, ils auraient pu comme ces derniers théoriser puis véhiculer ailleurs leur philosophie et leur façon de voir le monde.
Pour étayer ces propos on présente ce qu’aurait déclaré l’historien et le scientifique Ibn Khaldoun : “Les berbères possèdent des traditions anciennes qu’ils se transmettent de père en fils, si elles étaient transcrites, elles auraient servi d’exemple aux autres nations”.
L’un des facteurs qui permet à une civilisation d’avoir de l’influence sur les autres peuples est l’écriture.
Certains pourraient se demander est-ce que les Kabyles ont suffisamment de valeurs à véhiculer ? Si Karl Marx, Maxime Kiwaloweski, Rosa Luxembourg et beaucoup d’autres penseurs et scientifiques ont parlé de l’exemple Kabyle, c’est qu’ils ont trouvé chez les Kabyles quelque chose d’assez particulier.
Les trois penseurs précédemment cités se sont penchés sur la famille indivise et la façon avec laquelle les Kabyles géraient la propriété foncière.
Le père de la sociologie moderne Émile Durkheim s’est intéressé lui aussi au fonctionnement économique et socio-politique de la Kabylie.
Agraw, la3naya, Jamaa liman pour ne citer que ces trois notions auraient pu se transformer de valeurs appartenant à un peuple à des concepts politiques, sociologiques voire même philosophique d’une grande importance. L’oralité en Kabylie a permis de préserver ces pratiques, mais n’a pas pu les véhiculer à travers les peuples.
Les Kabyles ne sont pas en reste des autres peuples concernant les réalisations militaires. Étant à l’antiquité une enclave en Numidie, les Kabyles auraient probablement fourni des hommes à la célèbre cavalerie Numide. L’histoire ne peut le confirmer avec certitude compte tenu du manque de sources écrites à ce sujet. Dans le cas où ils l’ont réellement fait, les Kabyles ont manqué d’écrire et de mentionner à jamais l’une de leur grande prouesse. D’autres guerres au début de notre ére se sont déroulées sur le territoire Kabyle, en partie la guerre de Takfarinas et quasi entièrement celle de Firmus. Des écrits d’autres peuples notamment des Romains qui étaient des belligérants attestent amplement le fait que les Kabyles ont pris part à ces guerres. Seulement, si le Kabyles avaient écrit, particulièrement en leur langue, ils en auraient fait des événements de gloire.
K-YANIS
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