Alors, voilà ce que l’Etat arabo-islamique algérien attend exactement de tous les kabyles, quels qu’ils soient !
- Aux algérianistes, il leur jette en pâture Ferhat Mehenni et attend d’eux qu’ils le descende, de A à Z et au détail près, pour le punir de son indépendantisme.
- Aux kabylistes, il leur jette en pâture Ait-Menguellat et attend d’eux qu’ils le descendent, de A à Z et au détail près, pour le punir de son algérianisme.
J’espère que nous serons tous suffisamment lucides pour refuser de faire le sale boulot à leur place ! Cette affaire risque bien de nous mener au fin fond du gouffre, anda ur d-nettuɣal ara, si nous n’en prenons pas conscience immédiatement, là maintenant et sur le champ.
N’oublions pas que c’est l’Etat arabo-islamique algérien et l’ensemble de ses institutions qui tiennent en otage toute la classe politique kabyle, du CMA au RPK, en passant par le MAK, AKAL et l’URK et toute la classe politique à encrage kabyle.
N’oublions pas qu’ils tiennent en otage plus de 300 prisonniers politique kabyle et d’opinion, parmi lesquels des journalistes, des linguistes, des poètes dont le seul dénominateur commun est qu’ils sont TOUS KABYLES et qu’ils le revendiquent chacun à sa manière. Ce qui signifie clairement que la lame de fond n’est pas du tout le discours “séparatiste” de Ferhat Mehenni , mais bien un désir profond et multidimensionnel d’existence, et non pas de simple survivance dans un environnement hostile qui vous fait la guerre, tous les jours et partout, que ce soit à l’école, dans la rue, dans toutes les institutions de l’Etat algérien, qui selon sa constitution est un pays arabe et terre d’islam , ne l’oublions pas !
N’oublions pas non plus qu’ils sont passés, à proprement parler, à la politique de la terre brûlée, que plusieurs centaines de kabyles sont morts calcinés dans un brasier volontaire, y a moins de huit mois de cela.
N’oublions pas la crise du Covid et le blocage institutionnel, par déclaration officielle, de toute aide médicale destinée à la Kabylie; une interdiction qui s’est renouvelée dans l’immédiat avec le refus des aides internationales pour les canadairs; et qui en serait resté là, si ce n’était l’insistance internationale pour faire atterrir ces fichus canadairs sur le “territoire national algérien” !
N’oublions pas que ce printemps 2022 est marqué du sceau du silence et de la terreur. Cette année, notre printemps est teinté de vert et de bleu. Ce sont les uniformes, les blindés, les barrages et les collabos “en civils” qui ont peuplé les rues de Tizi, de Bgayet, de Tuviret, et du moindre village de Kabylie pour “commémorer” axeṣṣaṛ i xedmen deg-neɣ nutni !
“Ma nettu yakk anect-a, nekker-d, nbegges-d ɣer Ferhat d Ait-Mengellat a ten-nesseɣli ,i nuklal d ugar n wannect-a, acku ma neddukel ad nedder, ma nebḍa ad nenger”
Yasmina Ubuzar