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Depuis “l’indépendance” confisquée par le redéploiement d’un autre colonialisme, bien plus subtil, le pouvoir algérien s’évertue avec constance et acharnement à faire admettre aux Kabyles que leur première patrie, la Kabylie, n’est qu’un foyer de misère. C‘est ainsi qu’à force de répéter un mensonge, il croit en faire une vérité que tous les Kabyles finiront bien par adopter. D’autant plus que la même duperie est reprise en chœur par les partis traditionnels kabyles, qui s’en servent pour justifier auprès de notre peuple leur opposition à l’avènement d’un Etat kabyle.

Pour appuyer cette idée, le pouvoir algérien s’applique méticuleusement à réunir toutes les conditions (marasme économique, corruption, terrorisme, banditisme, islamisme) pour que les Kabyles n’envisagent pas autrement leur survie, et celle de la Kabylie, que par une abdication pure et simple au dictât arabo-islamique d’un régime raciste. Et ce pour bénéficier de l’aumône de l’Etat-providence afin de ne pas mourir de faim. Bien entendu, l’argument est fondé sur une fausse idée selon laquelle le Peuple Kabyle ne doit sa survie qu’à la manne pétrolière alors que tout le monde sait qu’elle a toujours profité aux généraux et aux politiciens véreux qui ont la mainmise sur l’économie algérienne.

La Kabylie n’a pas émergé de nulle part et encore moins à la suite de la découverte d’un gisement de gaz. Elle n’est pas non plus une création contemporaine résultant d’une quelconque prospérité réalisée grâce à la manne pétrolière. La Kabylie existe depuis la nuit des temps ; son existence multimillénaire n’a jamais été conditionnée par une quelconque richesse naturelle. Sa plus grande richesse réside d’abord et avant tout dans le génie de son peuple. Son organisation sociopolitique résolument laïque et démocratique, ses valeurs séculaires et son attachement viscéral à la liberté ont inspiré de grands penseurs.

A ce jour, la Kabylie n’a rien perdu de son authenticité, de sa culture de résistance et encore moins de sa détermination à se hisser au rang de nation, au sens moderne du terme. En effet, la Kabylie ancestrale disposait avant la colonisation d’une forme de démocratie participative à travers Tajmaat, l’assemblée du village. Cette dernière était une structure sociale et politique, un véritable modèle de démocratie, qui faisait participer les citoyens aux affaires publiques.

A la suite de la colonisation française, l’État algérien a tout mis en œuvre pour achever ce que la France coloniale avait entamé en termes de destruction des fondements de la société kabyle. Ceci dans le but avoué de casser la cohésion sociale d’une société qui lui avait opposé une résistance farouche et qui n’a jamais accepté la soumission. Cependant, ni la famine, ni la guerre, ni la répression, ni la politique d’arabisation, ni toutes les politiques de dépersonnalisation n’ont pu triompher du Peuple Kabyle.

De ce fait, nous avons la certitude qu’aucun défi ne peut lui faire peur. Le développement économique est à sa portée, pourvu qu’elle recouvre sa souveraineté. En effet, la Kabylie, avec le véritable potentiel économique dont elle dispose et que l’on cherche à tout prix à nous cacher, est en mesure, non seulement d’assurer son propre développement, mais aussi de contribuer d’une façon décisive au développement des autres peuples de l’Afrique du nord pour peu que ceux-ci se réconcilient avec eux-mêmes et entrent de plein pied dans le progrès et la modernité.

Toutes les forces vives, et il y en a, peuvent être mobilisées afin de créer un pôle d’excellence en matière de développement économique. Pour ce faire, il faudra mettre en synergie les intelligences dont dispose la Kabylie, en l’occurrence les compétences formées par ses universités et les différents centres universitaires du monde, ainsi que les ressources et autres potentialités naturelles. Tout cela autour de grandes ambitions économiques.

La Kabylie est en mesure de réaliser son développement par l’encouragement de l’innovation via la recherche, l’investissement, la formation mais aussi par l’élimination de l’insécurité et l’assurance d’une justice indépendante. Dans ce cadre, la Kabylie veillera à concilier son progrès économique et social avec la préservation de l’environnement.

La Kabylie libre œuvrera immanquablement à assurer à sa population la liberté d’entreprendre et de produire localement des richesses, synonymes de souveraineté économique et sociale, base de toutes les libertés sociales, culturelles et politiques. Or, il n’est un secret pour personne que l’État Algérien œuvre activement à étouffer toute prospérité économique en Kabylie, condition sine qua non de son asservissement à un État qui n’a d’ambition que d’effacer jusqu’à son existence.

Il est certain que l’avènement de l’État Kabyle marquera pour la Kabylie le début d’une « nouvelle ère », celle de la liberté, de la prospérité et de la justice.

Bouaziz Ait Chebib

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